Harmony a publié:” Roas Bay, chef, Malaita, Île de Malaita, photographie prise en 1906 “Avec ce titre intriguant “l’éclat des ombres, l’art en noir et blanc des îles Salomon” le musée du Quai Branly nous invite à un voyage dans le Pacifique S”
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LE IMMAGINI SONO DOPO LO SCRITTO—(BLOG)
by Harmony |
Roas Bay, chef, Malaita, Île de Malaita, photographie prise en 1906
“Avec ce titre intriguant “l’éclat des ombres, l’art en noir et blanc des îles Salomon”
le musée du Quai Branly nous invite à un voyage dans le Pacifique Sud
à partir d’un ensemble de pièces exceptionnelles provenant
de grands musées ethnographiques européens pour tenter de comprendre
les caractéristiques communes de ces cultures insulaires,
peu explorées en France.
L’archipel mélanésien des Salomon composé de 900 îles et îlots
doit sa diversité culturelle (80 langues y sont parlées)
à ses différents peuplements (papous, austronésiens et polynésiens)
et affrontements avec les Occidentaux,
ce qui donne lieu à diverses interpénétrations.
Explorateurs, marchands,baleiniers, missionnaires
et administrateurs coloniaux britanniques favorisent la circulation d’objets
et de récits autour de la chasse aux têtes, pratique rituelle liée au prestige d’un chef.
Ce creuset de langues et de cultures fascinant repose sur des croyances
en un pouvoir surnaturel (le mana) possédé par les ancêtres défunts
qui régit l’existence des vivants.
Ces entités invisibles (les Ombres) sont donc régulièrement convoquées
par l’intermédiaire d’objets magiques dont se dégage
d’étonnantes combinaisons visuelles et chromatiques.
Ainsi le contraste entre des matières sombres et éclatantes et la combinaison du blanc,
du noir et du rouge deviennent les véhicules et insignes rituels
d’une organisation sociale fondée sur le prestige, la guerre et la violence.
Insignes,reliques, monnaies servent à maintenir un équilibre dans une recherche d’éclat
et attention portée à l’esthétique des corps omniprésente.
Les armes qui ont fasciné par leur beauté et efficacité les premiers explorateurs européens
et les objets liés au culte des ancêtres (réceptacles, reliquaires, bols funéraires)
participent également à ce système d’échange métaphorique avec les êtres surnaturels.
Les esprits des eaux à l’est des Salomon sont évoqués à travers pirogues,
rituels de pêche à la bonite (poisson sacré) avec initiations des jeunes garçons
et images stylisées sur des pendentifs et sur ce pectoral lune en nacre dorée
qui clôt le parcours de façon magistrale.
Ces objets exercent un réel magnétisme chez le spectateur
de part leur sobriété très codifiée et contrastes recherchés.
Connaitre leur contexte et propriétés symboliques ajoute à l’attrait
de cette remarquable exposition.”
“Avec cette exposition l’on découvre un peuple multiple
à travers les objets quotidiens ou artistiques qui le caractérisent.
Entre les monnaies-plumes, les reliques animales et humaines
qui prouvent le pouvoir des plus importants (à travers le mana des ancêtres),
les objets parfaitement effilés de guerre et de chasse aux têtes,
les bijoux précieux, les figures de proues
et les objets de pêche ou d’initiation,
on part à la rencontre de peuples qui font primer la sobriété
et l’élance d’un pouvoir très hiérarchique et concentré sur les chefs,
très respectueux de ses morts et fascinant par son goût de faire briller les corps,
tant par les bijoux et la scarification que par les rituels.
Ouvrant peu à peu sur l’histoire de la découverte par Alvaro de Mendana y Neira,
de la colonisation anglaise, de l’invasion japonaise,
la libération américaine et l’indépendance de 1978,
l’exposition parvient à éviter tous les clichés des mélanésiens nus sur la plage
à la Gauguin pour éclairer d’une lumière douce
et précise une civilisation méconnue en France.”
Monnaie de plumes et charmes, île de Nendö, îles Santa Cruz, début du XXe siècle. Bois, plumes, fibres d’hibiscus, graines et coquillages. Dim. : 18 x 41 x 41 (enroulée).
Modèle de pirogue fait de plusieurs planches attachées les unes aux autres et calfatées avec de la résine. La coque est couverte d’un enduit de charbon mélangé à de la résine puis vernie d’une sève. Sur la surface de la coque, sont incrustés des motifs sculptés dans la nacre de nautile : cercles crénelés à la proue et des carrés structurent à la poupe. Le long de la coque, poissons (dont des bonites) et oiseaux frégates au bec crochu cheminent vers la proue dont la ligne de flottaison est ligaturée d’une tête sculptée en bois noirci, aux yeux et aux lobes d’oreilles incrustés également de coquillage. Au sommet de la proue et de la poupe, deux figures Janus regardant respectivement à l’avant et l’arrière et à bâbord et tribord. Une rangée de coquillages blancs (ovula ovum) est fixée sur l’extérieur de la proue, séparée de bâtonnets enveloppés de tissu rouge. Sur l’intérieur, une frise de plaques de tridacne blanc taillées en triangle et à l’un des bords dentelés rappellent les pagosia, ces charmes magiques conservés sur les autels des ancêtres. Long. 325 cm ; Haut. de la coque : 20 cm ; Haut. totale : proue : 96 cm et poupe : 123 cm
Pectoral kap-kap, île Santa Catalina ou Santa Ana, îles Salomon, XIXe-XXe siècle. Écaille de tortue, disque de bénitier fossile, perles de verre, dents de marsouin, graines et fibre. Dim. : 17,8 x 18,1 x 1,9 cm.
Pendentif (ulute ou papafita), XIXe-XXe siècle, Malaita, îles Salomon. Coquillage Tridacna et pigment. Ø : 6,4 cm.
Bouclier de parade, île Santa Isabel, îles Salomon. Collecté avant 1852 par le capitaine James Booth, chirurgien, de la British Royal Navy. Âme en vannerie, pâte de noix de parinarium, coquilles de nautile et pigments rouge et noir. Dim. : 80,6 x 29,8 x 6,4 cm.
Figure sculptée en bois noirci orné d’incrustations de nacre sur le front, les yeux et le pourtour du menton. Le buste est caractérisé par une tête au prognatisme prononcé. Seuls deux bras sont figurés et les mains sont jointes sous le menton
Le bois noirci incrusté de nacre est caractéristique de l’art des Salomon centrales. Il fait ressortir les courbes sur une partie du visage correspondant aux décorations faciales ainsi que les cercles dentelés qui entourent les yeux. Le regard aux orbites très creusés prend ici une expression violente accentuée par la bouche ouverte qui peut être colorée en rouge. Les épaules carrées, la tension de la tête en avant s’opposent à la délicate exécution de cette oeuvre, la force de ce contraste l’éloignant des stéréotypes de cette production.
Anneau (ouvert) de fibres végétales tressées sur lequel est accroché, à l’aide d’un lien en fibres, un coquillage poli.
Parure frontale Sculpture monoxyle représentant un visage stylisé encadré par deux rectangles de bois gravés de motis géométriques. Le visage central est en forme de losange dont la partie supérieure se sépare elle-même en deux triangles. Les yeux comme les lobes des oreilles sont incrustés de nacre. De la peinture noire rehausse les traits du visage et les motifs géométriques au haut et bas de la figure. Dans la partie inférieure, un tenon plat en bois (fragmentaire) prolonge la sculpture permettant la fixation de l’objet au canot.
sculpture d’un requin reliquaire (plus de deux mètres de long)
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Che meraviglia di linee e di forme!